Chapelle Saint-Valérien

Au bord de la petite route qui grimpe en direction de Rignat, à l’écart des maisons, dans l’enclos du cimetière, la chapelle Saint Valérien domine Journans et offre une vue magnifique sur les toits du village, la forêt et la plaine de Bresse.

 

Orienté au soleil couchant, ce petit édifice d’environ 12 m de long et de 5,20 de large  présente, à l'avant du toit du porche, une grande statue de la Vierge couronnée, datant de la fin du XiX è siécle.


La nef est courte (environ 3 m de long) et étroite (2,70 m de large). Le chœur est un carré d’environ 5 m de côté. Le toit est couvert de tuiles bourguignonnes.

La tour du clocher, couverte de tuiles en écailles, est surmontée d'une grande croix en fer.

 

C’est l’église la plus ancienne de la paroisse. Si le porche est récent, la construction du chœur et de la nef pourraient remonter au XII ou XIII ème siècle. La première trace de ce lieu de culte, dans les archives, remonte au XVe siècle, la chapelle n'étant alors qu’une simple annexe de Revonnas, desservie par un vicaire.
Au XV ème siècle, la famille La Palud restaure le lieu et on peut d'ailleurs voir leurs armes sur la clef de voute.

Au milieu du XVII ème siècle, les vignerons ayant construit leur nouvelle église Saint Vincent dans le village, les messes ne sont plus célébrées à Saint Valérien.

En 1770, la chapelle est interdite au culte, les fidèles peuvent cependant continuer à enterrer leurs morts dans le cimetière.

Entre 1788 et 1791, le temps pour les maçons de démolir et reconstruire l'église du village, la chapelle reprend du service.

Elle sera ensuite de nouveau abandonnée par les paroissiens, le culte n'y sera plus célébré que pour des circonstances exceptionnelles.

Le bâtiment se dégradera lentement avant d'être restauré en 1931 grâce à la générosité d'une famille de Journans.
En 1968, le crépi intérieur a été enlevé et la pierre mise à nu (dans les chapelles gothiques, les murs étaient souvent peints).


La statue de Saint Valérien, datant du XVIè siècle, est en bois polychrome, de facture populaire.
L'écrin de vignes entourant jadis la chapelle ayant peu à peu fait place aux prés et aux bois, Saint Valérien continue à veiller sur le cimetière où reposent des générations de vignerons.

Le vitrail du chœur de la chapelle

 

En 1974, le vitrail est changé.
Louis et Pierre Darnis, maitres-verriers à Bourg, s'intéressent alors à ce mouvement de peintres non figuratifs qui, après la seconde guerre mondiale, ont été sollicités par l'Art Sacré pour inventer des façons nouvelles de jouer avec la lumière dans les églises.

Le vitrail crée témoigne de ce temps de renouveau, très novateur pour l'époque et pour l'Ain.

 

Des travaux de réfection ont réalisées en 2020, par l'Art du vitrail et sous la conduite de Flavie Béréziat, meilleur ouvrière de France, pour redonner tout son éclat et ses couleurs à ce vitrail.

 

 

Quiconque a ouvert les portes de la chapelle au matin d'une belle journée n'a pu oublier les reflets colorés qui se déversent sur l'autel et sur le sol, créant une atmosphère qui conduit, sans s'imposer, à instaurer un climat de paix et d'intériorité.

 

La chapelle Saint Valérien n'est pas un bâtiment ordinaire.
Elle est au centre du cimetière, un lieu intime et modeste, un lieu partagé par des générations d'habitants depuis des siècles, un lieu discret où chacun peut venir se recueillir, s'émerveiller ou se ressourcer.